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Un Voyage Humanitaire Au Cœur De Elephant Nature Park
En 2023 j'ai réalisé mon rêve.
Je suis partie en Thaïlande pour réaliser une mission de volontourisme avec des éléphants à Elephant Nature Park. Voir des éléphants dans leur milieu (à peu près) naturel était mon rêve depuis que j’ai appris que je pouvais rêver. Les éléphants ont toujours exercé sur moi une fascination particulière, suscitant le désir d’en apprendre davantage à leur sujet. Mon objectif était de les connaître de près, avant qu’il ne soit trop tard. Voilà comment je me suis retrouvée début novembre 2023 pour un mois à Chiang Mai et Chiang Rai, dans le nord de la Thaïlande. Je voyage depuis toujours, mais c’était la première fois depuis mon arrivée en France en 2006 que je suis partie vraiment toute seule. Sans l’objectif de retrouver des amis ou de la famille, j’étais seule avec moi-même.
J’ai organisé mon séjour de manière plutôt méticuleuse, prévoyant 2 semaines au sein de l’Elephant Nature Park et 2 semaines à Chiang Mai. Du moins, c’était le plan initial. Très rapidement, ce plan a pris une tout autre tournure, mais cela fera l’objet d’une toute autre histoire.
Fondé en 1996 par la militante pour les droits des animaux Lek Chailert, l’Elephant Nature Park à Chiang Mai a une histoire profondément inspirante. Les fondateurs de ce sanctuaire ont conçu un refuge éthique, pour offrir un lieu sûr aux éléphants maltraités. Lek Chailert est connue pour dédier son engagement envers le bien-être des éléphants. Elle a travaillé sans relâche pour sauver ces majestueux animaux de l’exploitation, de la maltraitance et de la captivité. Le parc a évolué pour devenir un modèle de conservation et d’éducation. Il offre aux visiteurs l’occasion de vivre une interaction respectueuse avec les éléphants tout en contribuant à leur préservation. L’histoire de l’Elephant Nature Park est un récit édifiant de passion, de compassion et d’un engagement indéfectible envers la protection des éléphants d’Asie.
Le début de l'aventure à Elephant Nature Park
Me voilà à Chiang Mai, après un long vol depuis Francfort, via Beijing. J’ai finalement posé les pieds en fin de journée dans ce pays que je ne connaissais pas du tout et dont je suis tombée amoureuse très rapidement. J’ai prévu une journée de « repos » pour gérer le décalage horaire, avant le début de ma mission au. J’aborderai mes aventures à Chiang Mai plus tard. Cependant, je tiens à souligner que cette ville mérite d’être visitée et explorée pendant des semaines. On succombe rapidement au charme de ses marchés nocturnes, ses temples et ses rues animées. Mais revenons à l’histoire principale : mes 2 semaines de volontourisme au sein du parc. J’insiste sur le terme volontourisme car la mission était payante. Les volontaires paient pour avoir l’opportunité de passer une semaine au parc. Ainsi que pour être logés et nourris et pour pouvoir aider.
Le parc propose plusieurs types de « séjours », chacun avec des programmes différents : une journée, deux jours et une nuit, trois jours et deux nuits, une semaine. J’ai opté pour l’option d’une semaine, que j’ai renouvelée pour une deuxième semaine. En arrivant au bureau de l’association le lundi matin, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. La veille, j’avais rencontré Eva, une autre volontaire qui, comme moi, devait rester deux semaines au parc. Ensemble, nous avions imaginé que nous serions un petit groupe de 15 à 20 personnes. Cependant, dans le bureau de l’association, j’ai rencontré d’autres volontaires venant de divers coins du monde, et c’est là que j’ai compris que nous serions bien plus nombreux. Le parc emploie 500 personnes, accueillant chaque semaine environ 50 volontaires, ainsi que des centaines de touristes par jour.Cool. Des futurs nouveaux amis. J’avais hâte!
Le trajet vers Elephant Nature Park
J’ai passé les deux heures de trajet dans le minibus à poser des questions à Erin, une Australienne qui venait au parc pour la quatrième fois. Plus nous avancions, plus j’avais des papillons dans le ventre. Des éléphants ! De véritables éléphants, qui ne sont pas enfermés dans des cages, qui ne sont pas dans des cirques et qui ne sont pas en bois ou en peluche.
Le moment qui a suscité le plus d’émotions pour moi a été lorsque j’ai aperçu le panneau « Attention, Elephants » au bord de la route. Je viens d’Europe, et je ne suis pas habituée à ce genre de signalisation routière. C’était à ce moment-là que j’ai vraiment pris conscience que j’allais rencontrer des éléphants en chair et en os.
L’attente a trouvé sa récompense lorsque nous sommes finalement arrivés au parc. À 5 mètres de moi, en les voyant, je ne peux déterminer si j’ai pleuré ou ri. L’envie de crier, pleurer et danser m’a submergée, mais j’ai réussi à me retenir. Devant moi s’étendaient deux semaines pour exprimer toutes ces émotions. J’ai suivi nos guides pour rejoindre le reste du groupe et obtenir des informations sur les jours à venir.
Les volontaires et les missions
Cette semaine au parc, nous étions une équipe de 54 volontaires, provenant de diverses nationalités, principalement anglophones (Etats Unis et Australie). J’ai vite retrouvé un petit groupe de français avec qui j’ai eu le plaisir de passer les 2 prochaines semaines. À notre arrivée, nous avons reçu notre planning hebdomadaire, détaillant une variété d’activités manuelles nécessaires pour le bien-être des éléphants, dont le ramassage des déjections, le nettoyage des enclos, la tonte de l’herbe pour la nourriture, le déchargement des camions de fruits, ainsi qu’une visite approfondie du parc. Trois repas vegan par jour, matin, midi et soir, rythmaient nos journées. Les chambres étaient organisées en configurations de deux ou quatre personnes. Elle offraient ainsi un cadre de vie convivial et propice à l’échange entre volontaires de différentes cultures.
Après notre premier repas au parc et la présentation du programme de la semaine à venir, les guides nous ont diffusé une vidéo présentant les règles à respecter lors des interactions avec les animaux du parc, suivie d’un court métrage abordant la question de la maltraitance des éléphants. Allons droit au but.
Les éléphants en Thailande et dans le monde
La maltraitance des éléphants persiste dans divers contextes, tels que les cirques, le logging (exploitation forestière) et le tourisme. Pour « apprivoiser » les éléphants et les rendre dociles, les hommes utilisent la technique appelée le « Le phajaan ». Littéralement « Casser l’esprit de l’éléphant », ce principe implique un dressage brutal et coercitif, souvent réalisé dans le but de rendre les éléphants aptes à des activités telles que les balades à dos d’éléphant. Dans le cadre des cirques, les éléphants subissent souvent des conditions de vie inadaptées. Ils sont contraints à des performances contre leur nature et sont souvent victimes d’une discipline sévère. Le logging, qui utilise les éléphants pour transporter des charges lourdes de bois, provoque des blessures, des conditions de travail épuisantes et les éloigne de leur habitat nature. Ces formes de maltraitance soulignent l’importance cruciale de promouvoir des pratiques plus éthiques et respectueuses envers ces majestueux animaux.
Mon cœur, ainsi que celui de tous les volontaires présents ce jour au parc, a été brisé par les images et les paroles. La cruauté des hommes semble ne pas avoir de limites, surtout lorsqu’il s’agit de gagner de l’argent. Nous avons rapidement compris ce jour-là que notre mission principale au parc ne serait pas tant liée aux travaux pratiques qu’à la sensibilisation. Connaître la réalité des éléphants et en parler autour de nous, voilà notre objectif principal.
Les animaux du Elephant Nature park
Lors de ces premiers jours au parc, nous avons également rencontré Darrick, le mari de Lek. De toute évidence, une personne passionnée par les animaux. Tout comme sa femme, il s’implique activement dans le parc et dans la lutte pour les droits des animaux. Ainsi que pour la liberté des éléphants dans le monde. Darrick nous a fait visiter le parc à deux reprises. Il nous a montré des endroits non accessibles aux touristes. Il nous a également appris les histoires des éléphants.
Chaque éléphant du parc a son propre récit à partager. Certains ont été secourus d’activités touristiques telles que les balades sur le dos des éléphants, les performances en ville et les cirques. Tandis que d’autres ont été employés dans les champs et l’exploitation forestière. Ils ont enduré des traumatismes inimaginables, et les séquelles persistent encore aujourd’hui. Cependant, tous partagent une caractéristique commune. Ils sont au parc pour vivre la fin de leur vie dans des conditions plus humaines.
Les chiens deu park
Certains vivent dans le parc depuis sa création. Tandis que d’autres n’y sont restés que quelques années avant de succomber à la vieillesse ou à la maladie. Peu à peu, ils réapprennent à accorder leur confiance aux humains, mais malheureusement, ils ne pourront jamais réintégré la nature et vivre en liberté totale.
L’Elephant Nature Park n’accueille pas seulement des éléphants. Mais également environ 800 chiens, 1100 chats, et des buffles d’eau. Les matins ou les après-midis, après le travail de la journée, j’ai pu apporter mon aide au refuge pour chiens et promener des chiens handicapés. Des bénévoles consacrent leur temps chaque jour pour apporter leur aide à cette mission entièrement gérée par eux. Ces compagnons à quatre pattes ont trouvé un endroit où ils sont traités avec amour et compassion. Certains ont été secourus de situations difficiles, tandis que d’autres sont nés au sein du refuge. Chaque chien a son histoire unique. Cependant, ils partagent tous le privilège de vivre dans un environnement attentionné, entourés de bénévoles dévoués.
Mon expérience au Elephant Nature Park a été profondément transformative. Chaque jour, j’ai été témoin du travail dévoué effectué par le parc pour assurer le bien-être et la préservation des éléphants. Mais également d’autres animaux, tels que les chiens et les chats. La passion et l’engagement de Lek et de son équipe m’ont inspiré un profond respect. Leur dévouement quotidien pour sensibiliser aux droits des animaux, sauver des vies et créer un environnement empreint de compassion sont des témoignages concrets de leur impact positif.
En effet, le parc ne se contente pas de fournir un refuge sûr pour les éléphants. Il s’efforce également d’éduquer et d’encourager une coexistence respectueuse entre les animaux et les êtres humains. Mon séjour a été bien plus qu’une simple expérience. En réalité c’était une immersion dans un monde où la protection de la vie animale est une mission quotidienne. J’en ressors avec un profond respect et une gratitude infinie envers Lek et son équipe extraordinaire.
Malgré cette expérience extrêmement positive, j’ai choisi de ne pas prolonger mon séjour au Elephant Nature Park. À la place, j’ai décidé de m’aventurer dans la « jungle ». D’explorer un autre projet de volontariat proposé par les fondateurs du parc et Save the Elephant Foundation. J’ai été motivée par le désir d’élargir mes horizons et de contribuer à d’autres initiatives. Des initiatives qui œuvrent également pour la protection de la nature et des animaux. C’était une opportunité de diversifier mes expériences tout en continuant à soutenir des causes qui me tiennent à cœur.
Mais ça c’est toute une autre histoire.
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