Sharing is caring!
Visiter Sarajevo : que faire, que voir et où dormir dans la capitale de la Bosnie
Sarajevo, c’était notre deuxième arrêt en Bosnie. Après quelques jours à Banja Luka, nous avons loué une voiture et pris la route vers le sud, à travers des montagnes verdoyantes, des villages figés dans le temps et des paysages à couper le souffle. Visiter Sarajevo, c’est découvrir le cœur de la Bosnie-Herzégovine. De la vieille ville de Baščaršija au Tunnel de l’Espoir, des collines du mont Trebević à la mosquée Gazi Husrev-beg, chaque lieu raconte une page du passé mouvementé de la ville.
Sommaire
Comment se rendre à Sarajevo
Vu que nous sommes arrivés à Banja Luka, nous avons loué fait le trajet jusqu’à la capitale en voiture. Mais on peut aussi rejoindre Sarajevo en avion, grâce à son aéroport international bien desservi, ou en bus depuis Zagreb, Belgrade ou Mostar. Le trajet est un peu long, mais il fait déjà partie du voyage.
Avant de visiter Sarajevo : un peu d’histoire
Sarajevo est une ville où l’histoire s’écrit à chaque coin de rue. Capitale de la Bosnie-Herzégovine, elle a connu des heures de gloire, des drames, des renaissances, et elle continue d’incarner à la fois la diversité et la complexité des Balkans. Fondée au XVe siècle par les Ottomans, elle s’est rapidement imposée comme un centre culturel et commercial majeur de la région. Les mosquées, les bains publics et les marchés témoignaient alors d’une vie urbaine raffinée et cosmopolite. Pendant plusieurs siècles, Sarajevo a prospéré sous l’Empire ottoman, avant de passer sous domination austro-hongroise à la fin du XIXe siècle. Ce mélange d’influences orientales et européennes se lit encore aujourd’hui dans l’architecture : minarets élancés, immeubles néoclassiques et façades aux airs viennois se partagent les rues dans une harmonie singulière.
Mais l’histoire de Sarajevo ne s’arrête pas là. En 1914, un événement tragique va bouleverser le monde entier : l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche et de son épouse, sur le pont Latin, déclenche la Première Guerre mondiale. Cet épisode place Sarajevo au cœur des livres d’histoire, mais aussi des tensions européennes. Après la Seconde Guerre mondiale, la ville devient l’une des capitales culturelles de la Yougoslavie. C’est une époque de dynamisme, marquée notamment par les Jeux olympiques d’hiver de 1984, qui font rayonner Sarajevo à l’international. Les images de joie et de fraternité de ces Jeux contrastent tragiquement avec ce qui allait suivre moins d’une décennie plus tard.
Le siège de Sarajevo et la ville aujourd’hui
Entre 1992 et 1996, Sarajevo subit un siège d’une rare violence, le plus long de l’histoire moderne européenne. La ville est encerclée, bombardée quotidiennement, coupée du reste du monde. Plus de 11 000 personnes y perdent la vie, parmi elles de nombreux civils. Malgré la peur, la faim et la destruction, les habitants continuent de vivre, d’aimer, de créer. Les théâtres improvisés, les concerts clandestins et les réseaux de solidarité montrent une résilience bouleversante. Le “Tunnel de l’Espoir”, creusé sous l’aéroport pour permettre le passage de vivres et de médicaments, devient le symbole de cette résistance.
Aujourd’hui, Sarajevo s’est reconstruite, mais sans effacer son passé. Les cicatrices sont encore visibles sur les murs, dans les regards, dans les mémoires. Et pourtant, la ville rayonne à nouveau. C’est une capitale où l’on entend l’appel à la prière se mêler au son des cloches, où les cafés débordent de vie, où les jeunes redonnent à la ville son énergie d’avant.
Où se loger à Sarajevo
Se loger à Sarajevo, c’est déjà une manière de découvrir la ville. La capitale bosnienne est vaste, mais étonnamment facile à explorer : les transports en commun y sont efficaces, avec un réseau de tramways et de bus qui traverse la ville d’est en ouest. Pourtant, le meilleur moyen de s’imprégner de l’atmosphère de Sarajevo reste encore de marcher. Il faut simplement savoir que la ville est bâtie entre collines et montagnes, ce qui signifie que certaines promenades se méritent — mais les panoramas valent largement l’effort. Pour un premier séjour, le quartier de Baščaršija est souvent le plus apprécié. C’est le cœur historique de Sarajevo, là où l’on trouve les ruelles ottomanes, les cafés à l’ombre des minarets et les odeurs de pain chaud qui s’échappent des boulangeries. C’est aussi le secteur le plus vivant, idéal pour ressentir le charme oriental de la ville et tout faire à pied.
Ceux qui préfèrent un peu plus de calme pourront se tourner vers Marijin Dvor, un quartier central à l’ambiance plus moderne, avec de grands boulevards, des hôtels élégants et des cafés design. Non loin, Grbavica attire les voyageurs qui cherchent un bon rapport qualité-prix : c’est un quartier résidentiel, authentique, où l’on croise plus d’habitants que de touristes. Si tu veux une vue incroyable sur la ville, choisis un hébergement sur les hauteurs, du côté de Bistrik ou de Vratnik. Ces quartiers perchés offrent des couchers de soleil spectaculaires, mais attention : les ruelles y sont parfois raides et étroites.
Dans tous les cas, Sarajevo reste une ville accueillante et abordable, où les options d’hébergement vont de la petite pension familiale pleine de charme à l’hôtel quatre étoiles moderne, en passant par de jolies auberges conviviales.
Notre visite de Sarajevo
Nous avons eu la chance de faire une visite privée avec un guide local, passionné et intarissable sur sa ville. Pendant plusieurs heures, il nous a fait voyager à travers les époques, en nous racontant Sarajevo d’une manière que ni les musées ni les livres d’histoire ne pourraient égaler. Avec lui, nous avons découvert le fameux Tunnel de l’Espoir, aujourd’hui transformé en musée. Marcher dans ce couloir étroit, creusé à la main sous les tirs ennemis, donne la chair de poule. C’est un lieu à la fois simple et bouleversant, un hommage silencieux à la force humaine face à l’impossible.
Autre moment fort : notre ascension en télésiège jusqu’au mont Trebević, le site des Jeux olympiques. Là-haut, on retrouve les vestiges de la piste de bobsleigh, abandonnée puis transformée en galerie d’art à ciel ouvert. Les graffitis multicolores recouvrent le béton fissuré, donnant à l’endroit une beauté étrange et mélancolique. La vue sur la ville est à couper le souffle, surtout au coucher du soleil, quand Sarajevo s’illumine peu à peu.
Parmi les autres incontournables, il y a la promenade dans Baščaršija, le vieux bazar ottoman, avec ses artisans du cuivre, ses bijoutiers et ses marchands d’épices. Ne manquez pas le pont Latin, le musée du siège de Sarajevo, la cathédrale du Cœur de Jésus et la mosquée Gazi Husrev-beg, l’une des plus anciennes et des plus belles des Balkans. Montez aussi sur les collines environnantes pour profiter d’un panorama unique sur la vallée.
Et puis, laissez-vous simplement porter. Flânez sans but précis. Arrêtez-vous dans un café pour goûter le café bosnien, si fort et si parfumé. Goûtez les bureks chauds sortis du four, les dolmas ou les sucreries orientales. Sarajevo, ce n’est pas seulement une ville à visiter, c’est une ville à ressentir.
Que voir à Sarajevo
Visiter Sarajevo, c’est plonger dans une ville à la fois tragique et lumineuse, où chaque pierre raconte une histoire. Entre ses influences ottomanes, austro-hongroises et slaves, la capitale bosnienne séduit autant les passionnés d’histoire que les amateurs de culture et de gastronomie. Voici dix lieux à ne pas manquer pour comprendre et ressentir toute l’âme de cette ville unique.
Baščaršija, le cœur historique de Sarajevo
Impossible de visiter Sarajevo sans flâner dans les ruelles de Baščaršija, le vieux bazar ottoman. C’est ici que tout a commencé au XVe siècle, lorsque les Ottomans ont fondé la ville. Les échoppes d’artisans y vendent encore du cuivre martelé, des bijoux traditionnels et des tapis colorés. Le son du marteau sur le métal, le parfum du café bosnien et les minarets qui se dressent entre les toits créent une atmosphère hors du temps. C’est aussi l’endroit parfait pour goûter les spécialités locales comme le burek ou les cevapi, dans l’un des petits restaurants typiques.
La mosquée Gazi Husrev-beg
Au cœur de Baščaršija se trouve l’un des joyaux architecturaux de la ville : la mosquée Gazi Husrev-beg. Construite en 1531, c’est l’une des plus anciennes et des plus belles mosquées des Balkans. Son architecture élégante, ses dômes harmonieux et sa cour paisible en font un lieu emblématique. Elle témoigne du raffinement ottoman et reste encore aujourd’hui un centre spirituel très vivant. Juste à côté, on peut visiter la medersa (école coranique) et le bezistan (marché couvert), qui complètent parfaitement la visite.
Le pont Latin (Latinska ćuprija)
C’est sur ce petit pont de pierre qu’un événement a changé le cours du monde. Le 28 juin 1914, l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche y est assassiné, déclenchant la Première Guerre mondiale. Le pont Latin est aujourd’hui un lieu chargé d’histoire, modeste en apparence mais symbolique. Un petit musée attenant retrace le contexte de cet attentat et permet de mieux comprendre le rôle central de Sarajevo dans l’histoire européenne.
Le Tunnel de l’Espoir (Tunel Spasa)
Visiter le Tunnel de l’Espoir, c’est vivre une expérience profondément émouvante. Pendant le siège de Sarajevo (1992-1996), ce tunnel long de 800 mètres reliait la ville assiégée à l’extérieur, sous l’aéroport. Il servait à faire passer vivres, médicaments et armes, et à sauver des vies. Aujourd’hui transformé en musée, le lieu se visite partiellement. On y découvre des vidéos, des objets d’époque et des témoignages bouleversants qui rappellent la résistance et la solidarité des Sarajéviens
Le mont Trebević et la piste de bobsleigh
Surplombant la ville, le mont Trebević est l’un des symboles de Sarajevo. On y accède facilement grâce au télésiège, et la montée offre une vue splendide sur la vallée. C’est ici qu’ont eu lieu plusieurs épreuves des Jeux olympiques d’hiver de 1984, dont la fameuse piste de bobsleigh. Aujourd’hui abandonnée, elle a été recouverte de graffitis et transformée en lieu artistique. Entre nature, sport et mémoire, c’est une balade unique, surtout au coucher du soleil quand la ville s’illumine peu à peu.
Le musée du siège de Sarajevo (Museum of Crimes Against Humanity and Genocide 1992–1995)
Ce musée n’est pas facile à visiter, mais il est essentiel. Il retrace avec force et précision les années terribles du siège de Sarajevo et la guerre en Bosnie. Photographies, témoignages, objets personnels et reconstitutions permettent de comprendre l’ampleur de la tragédie. C’est un lieu de mémoire, sobre mais puissant, qui rend hommage aux victimes et à la résilience du peuple bosnien.
Les collines de Sarajevo et le cimetière du Lion
Pour comprendre la géographie particulière de Sarajevo, rien de tel qu’une montée sur les collines environnantes. Depuis les hauteurs, la vue sur la ville et ses toits rouges est spectaculaire. C’est aussi ici que se trouvent plusieurs cimetières, dont celui du Lion (Groblje Lav). Ce lieu paisible abrite les tombes de nombreux défenseurs de la ville pendant le siège. C’est un endroit émouvant, à la fois triste et apaisant, d’où l’on mesure la beauté fragile de Sarajevo.
Les cafés et l’art de vivre sarajévien
Enfin, impossible de quitter Sarajevo sans goûter à son art de vivre. Les cafés y sont une institution. On s’y installe pour discuter, observer le va-et-vient de la ville et savourer un café bosnien, fort et parfumé, servi avec un petit cube de sucre. Certains établissements, comme ceux autour de Ferhadija ou de Baščaršija, ont gardé un charme d’un autre temps. D’autres, plus modernes, accueillent artistes et étudiants dans une ambiance bohème. Cette culture du café, héritée de l’époque ottomane, symbolise mieux que tout l’esprit de Sarajevo : la lenteur, la convivialité et la profondeur.
Ca vaut le coup de visiter Sarajevo ?
Sarajevo m’a profondément marquée. C’est une ville qui ne se contente pas d’être belle — elle est vraie, vibrante, bouleversante. À chaque coin de rue, on sent son histoire, ses blessures, mais aussi sa force incroyable de vie. J’ai adoré me perdre dans ses ruelles pavées, écouter les récits des habitants, goûter son café si fort qu’il en devient un rituel, et admirer les collines qui l’entourent comme pour la protéger. Sarajevo m’a donné l’impression de voyager dans le temps et dans les émotions, tout à la fois. C’est une ville qui ne laisse personne indifférent, qui touche le cœur et reste longtemps dans la mémoire. Quelques jours ne suffisent pas pour découvrir la ville, mais j’ai fait de mon mieux. Mais je suis sûre que je reviendrai un jour :).
Pour en savoir plus
Pour savoir plus sur moi : mes services d’organisation de voyages.
Envie de découvrir Strasbourg? : Téléchargez mon guide gratuit
Besoin d’inspiration ? : Consultez mon blog de voyage