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Banja Luka : première étape d’un voyage inattendu en Bosnie

Banja Luka

L’année 2025 est devenue pour moi une année de beaucoup de changements. Ma vie professionnelle a pris des tournants assez inattendus mais très appréciées. Mais même si je m’éclate dans mes activités de tous les jours, je n’ai pas vraiment de visibilité sur mes congés. Voilà pourquoi j’ai planifié mes vacances d’été très tard. Et je vais être honnête : mon choix de destination n’avait rien de romantique ni de très planifié. Je voulais partir quelque part sans exploser le budget, pas très loin mais aussi quelque part où je n’étais jamais allée. Alors j’ai regardé tous les vols de tous les aéroports proches de Strasbourg. Mon aéroport préféré dans le coin est celui de Bâle Mulhouse (l’Euro aéroport). J’ai tapé « destinations possibles » dans la barre de recherche et j’ai laissé la magie opérer. Résultat : Banja Luka, Bosnie – Herzégovine. 175€ aller-retour pour deux personnes pour 10 jours. Difficile de dire non à ça.

Sommaire

Et puis ça tombait bien, j’ai toujours eu envie de visiter la Bosnie, sans jamais savoir par où commencer. Et là, l’occasion s’est présentée toute seule.

Voilà comment je me suis retrouvée en route pour Banja Luka.

Mais avant ça, une grosse question s’est posée : c’est où ça en vrai ?

Où se situe Banja Luka

Banja Luka se trouve au nord-ouest de la Bosnie-Herzégovine, dans la région de Krajina, à environ 200 kilomètres de Sarajevo et 90 kilomètres de la frontière croate. C’est la deuxième ville du pays après la capitale, mais elle reste beaucoup plus calme et verdoyante. Traversée par la rivière Vrbas, elle est entourée de collines, de forêts et de petits villages typiques.

Son emplacement en fait un excellent point de départ pour explorer le nord du pays, souvent délaissé par les voyageurs. Depuis Banja Luka, on peut rejoindre facilement les cascades de Krupa, les lacs de Pliva à Jajce, ou encore traverser la frontière vers la Croatie en quelques heures de route. Les paysages de la région sont superbes, avec des rivières turquoise, des ponts anciens et une nature encore sauvage.

En descendant de l’avion, j’ai compris tout de suite que Banja Luka ne serait pas une capitale bruyante ni une ville surfaite. L’aéroport est minuscule — on pourrait presque traverser le hall en apnée. C’est à peu près ce qui nous est arrivé. Atterrissage – control des passeports à l’entrée de l’aéroport – 100m pout traverser et nous étions dehors.

Le trajet jusqu’à la ville est simple : une navette de la compagnie Smiljić attend à chaque vol (il n’y en a que quelques-uns par jour). Le départ est calé sur les horaires d’arrivée, donc impossible de la rater (sauf si on se perd dans l’aéroport ce qui est impossible également).
Le billet coûte environ 5 € par personne, et le trajet jusqu’au centre dure une bonne demi-heure. Nous avons réservé les billets en amont, mais il est également envisageable de les acheter directement dans le bus. En euro ou en BAM, les deux sont possibles.

Aéroport

Un peu d’histoire

L’histoire de Banja Luka est tout sauf simple.
Comme beaucoup d’endroits dans les Balkans, elle a connu une succession de peuples, de guerres et de renaissances. Et pourtant, elle garde aujourd’hui une atmosphère paisible, presque détachée du tumulte du passé.

Banja Luka est la capitale administrative de la Republika Srpska, une des trois entités qui composent la Bosnie-Herzégovine. Et rien que cette phrase pourrait faire l’objet de plusieurs articles — voire des livres entiers. Mais je ne suis pas bien placée pour les écrire. Le pays est un patchwork complexe, partagé entre Bosniaques, Croates et Serbes, un équilibre fragile hérité de la guerre des années 1990.
Pendant mon voyage, j’ai essayé de comprendre un peu mieux cette organisation, cette histoire et ces identités entremêlées. J’ai appris quelques choses, mais honnêtement, pas assez pour tout saisir. Il faudrait y vivre, écouter, et peut-être même désapprendre certaines notions trop simples qu’on a en tête.

Les débuts de Banja Luka

L’histoire de la ville remonte à l’époque romaine. Le site était alors connu pour ses sources thermales, d’où son nom : “banja” signifie “bain” en serbo-croate.
Plus tard, la région a été successivement sous domination ottomane, autrichienne puis yougoslave. Chaque période a laissé sa trace dans l’architecture et la culture locale. Les mosquées côtoient les églises orthodoxes, les vieux ponts turcs croisent les façades austro-hongroises, et tout ça forme un mélange unique.

Le tremblement de terre de Banja Luka

Au XXᵉ siècle, la ville connaît un essor rapide, notamment durant la période yougoslave. Mais en 1969, tout s’effondre — littéralement. Un tremblement de terre dévastateur frappe la ville. En quelques minutes, plusieurs bâtiments du centre sont détruits. Les habitants racontent encore comment les murs ont tremblé, les ponts se sont fissurés et la poussière a recouvert la ville entière. Malgré les pertes, Banja Luka s’est relevée. Avec l’aide du gouvernement yougoslave, elle a été reconstruite rapidement, dans un style typique des années 1970. Des bâtiments simples, fonctionnels, sans trop d’ornements.
Ce mélange de neuf et d’ancien donne aujourd’hui à la ville une allure un peu brute, mais attachante.

La guerre de Bosnie

Dans les années 1990, pendant la guerre de Bosnie, Banja Luka a été moins touchée par les combats, mais pas par la division.
La ville est devenue la capitale politique de la Republika Srpska, majoritairement serbe.
Cette période a marqué les mémoires, et même si aujourd’hui la paix est bien installée, les cicatrices restent visibles, parfois silencieuses.

Street art

Où dormir à Banja Luka

Banja Luka n’est pas une grande métropole, donc inutile de chercher un hôtel de luxe avec rooftop et piscine à débordement. Nous, on a opté pour un petit appartement en plein centre, réservé sur Booking, pour environ 40 € la nuit. Propre, moderne, et surtout bien placé. La plupart des logements se trouvent près de la rue Gospodska, l’artère piétonne principale, ou à proximité du Vrbas, la rivière qui traverse la ville.

Si vous préférez une ambiance plus locale, il y a aussi des chambres chez l’habitant. Les Bosniens sont accueillants, curieux et adorent discuter — souvent autour d’un café (ou deux).

Que voir à Banja Luka

Banja Luka n’est pas une ville où l’on court de monument en monument. C’est une ville qui se découvre lentement, en marchant, en observant, en s’imprégnant. C’est aussi ce qui fait son charme : elle n’essaie pas d’impressionner, elle se laisse apprivoiser.

Le centre ville de Banja Luka

Le cœur de la ville se trouve autour de Gospodska Street, la rue piétonne principale. C’est là que tout se passe : cafés, boutiques, glaces, enfants qui jouent et couples qui se promènent main dans la main. Les façades colorées rappellent un peu l’époque austro-hongroise, avec un air d’Europe centrale et une ambiance beaucoup plus détendue. Le soir, tout le monde s’y retrouve, et les terrasses ne désemplissent pas.

Un peu plus loin, impossible de manquer la Cathédrale du Christ Sauveur. Ses dômes dorés brillent au soleil, juste en face du grand bâtiment de la mairie. Elle a été entièrement reconstruite après le tremblement de terre de 1969, et c’est aujourd’hui l’un des symboles les plus reconnaissables de Banja Luka. L’intérieur est sobre mais élégant, et quand les cloches sonnent, on sent toute la solennité du lieu.

La Vrbas

Mais le vrai cœur battant de Banja Luka, c’est sans doute le fleuve Vrbas. Il serpente au milieu de la ville, large, calme, entouré d’arbres et de petits chemins de promenade. On y croise des pêcheurs, des étudiants, des familles, des gens assis sur les rochers à regarder l’eau passer. C’est le genre d’endroit où le temps ralentit. Par endroits, on peut même descendre jusqu’à l’eau, ou boire un café dans un bar au bord du fleuve. L’été, certains habitants se baignent directement dans le Vrbas — une image qui résume bien l’esprit de la ville : simple, libre et un peu sauvage.

Sur la rive nord, la forteresse Kastel domine le paysage. C’est l’un des plus vieux sites de Banja Luka, construit à l’époque romaine, puis renforcé sous les Ottomans. Aujourd’hui, les remparts sont accessibles librement. On peut s’y promener, profiter de la vue sur le fleuve, ou simplement s’asseoir dans l’herbe avec un café à emporter. Le soir, des concerts et festivals y sont souvent organisés. C’est un lieu vivant, où l’histoire se mélange au quotidien.

Musée de la Republika Srpska.

Pendant notre visite, on a aussi pris le temps de découvrir le Musée de la Republika Srpska. C’est un musée sobre, un peu ancien dans sa présentation, mais passionnant si on veut mieux comprendre la région. Il retrace l’histoire de la Bosnie du nord, de la préhistoire à la guerre récente. Certains panneaux ne sont qu’en serbe, mais même sans tout comprendre, on ressent le poids de l’histoire. On y voit des objets traditionnels, des uniformes, des photographies anciennes… un mélange d’ethnographie, de mémoire et de politique. C’est aussi là qu’on réalise à quel point la ville est liée à son identité serbe.

Car oui, à Banja Luka, les drapeaux serbes sont partout. Sur les bâtiments publics, les balcons, parfois même sur les voitures. Ce n’est pas anodin : ici, on est dans la capitale de la Republika Srpska, et cette appartenance est affichée fièrement. Ce n’est pas agressif, mais c’est très visible. Et pour un visiteur étranger, c’est aussi un rappel que la Bosnie reste un pays complexe, aux identités fortes et parfois contradictoires.

Se balader à Banja Luka

Mais au-delà des symboles, ce qu’il faut surtout faire à Banja Luka, c’est marcher. Arpenter ses rues calmes, s’arrêter dans un café au hasard, écouter les conversations autour, et observer. C’est dans ces moments-là qu’on saisit vraiment l’atmosphère : une ville qui vit tranquillement, entre héritage et modernité, entre passé et futur. Pas spectaculaire, mais sincère. Et c’est sans doute pour ça qu’elle reste en mémoire longtemps après le départ.

Les bains thermaux de Banja Luka

Un matin, on a d’ailleurs décidé de pousser la balade un peu plus loin, jusqu’aux bains thermaux de Slatina, situés à environ une heure de marche du centre-ville. Le chemin suit en partie la rivière Vrbas, et même si le soleil tapait fort, la promenade était agréable. En arrivant, on découvre un lieu très populaire : familles, groupes d’amis, enfants qui courent partout… tout le monde vient ici pour se baigner dans la rivière ou profiter de l’eau chaude des sources. L’endroit est un peu bondé, il faut l’admettre, et on perd un peu le côté paisible qu’on aime tant dans le centre. Mais ça fait partie de l’expérience.
C’est un lieu vivant, typique, où l’on voit comment les habitants profitent de leur ville et de leur nature. Pas forcément l’endroit le plus relaxant du séjour, mais si vous voulez comprendre le vrai rythme de Banja Luka, c’est une balade à faire — au moins une fois.

Manger à Banja Luka

Si vous aimez la cuisine des Balkans, vous allez vous régaler. Pas forcément comme en Bulgarie, car ici c’est la viande qui domine la cuisine. Les plats sont copieux, simples et savoureux. Il faut absolument goûter le ćevapi, ces petits rouleaux de viande grillée servis avec du pain moelleux, des oignons et une sauce au poivron. À Banja Luka, ils ont même leur propre version : plus longs, plus tendres, et souvent accompagné de ajvar et/ou du kajmak.

Un autre délice typique, c’est le burek. Il ressemble boucoup à la « banitza » en Bulgarie. C’est une sorte de feuilleté en spirale, farci le plus souvent à la viande hachée, mais aussi parfois au fromage, aux épinards ou aux pommes de terre. Dans toute la Bosnie, on en trouve à chaque coin de rue. Mais ici, à Banja Luka, il y a une particularité : la cuisson “pod sača”, c’est-à-dire “sous la cloche”.

Concrètement, le burek est cuit sous un couvercle métallique recouvert de braises, une technique ancienne qui donne à la pâte une texture unique : croustillante à l’extérieur, fondante à l’intérieur. Rien à voir avec les versions plus grasses qu’on trouve parfois ailleurs. Ici, c’est un vrai savoir-faire, transmis de génération en génération. On a goûté le nôtre dans un petit resto sans nom, conseillée par un habitant.
Le genre d’endroit où ça sent le feu. Le burek sortait tout juste du feu. Simple, parfait, réconfortant.

À Banja Luka, il faut oublier les restaurants chics et chercher plutôt ces petites pekara (boulangeries locales) où tout est fait à la main. C’est là que se trouve l’âme de la cuisine bosnienne. Et si tu ne devais goûter qu’un seul plat typique pendant ton séjour, ce serait sans hésiter celui-là : le burek pod sača, à déguster chaud, sur un banc, au bord du Vrbas.

Banja Luka, une ville tranquille qui reste en tête

Banja Luka n’est pas une ville qui cherche à séduire au premier regard. Elle ne brille pas par ses monuments ni par son agitation, mais par son authenticité. C’est une ville à taille humaine, où l’on sent la douceur du quotidien et la force tranquille de ceux qui l’habitent. Entre ses cafés animés, sa rivière paisible, ses bâtiments reconstruits et son histoire encore visible dans les rues, elle raconte quelque chose de profond : la résilience. C’est aussi une porte d’entrée parfaite pour comprendre un peu mieux la Bosnie-Herzégovine, ce pays complexe, plein de contrastes et de nuances. Banja Luka, c’est la Bosnie sans filtre, celle des sourires francs, des drapeaux fièrement accrochés, des plats simples et généreux.
Une ville qui ne prétend rien, mais qui marque doucement, presque sans qu’on s’en rende compte. Quand on repart, on n’a pas forcément tout compris, ni tout vu. Mais on garde un souvenir précis : celui d’un endroit calme, sincère, qui donne envie de revenir — juste pour continuer la conversation là où on l’avait laissée.

Pour en savoir plus

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Une réponse

  1. Tout à fait d’accord, cette ville vaut le détour pour s’imprégner de la vie locale et écouter le point de vue « serbe de Bosnie » qu’on n’entend pas forcément à Sarajevo ou Mostar.

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